Mise en Scène : Thierry Jahn - Assisté de : Céline Ronté - Création sonore : Gilles-Vincent Kapps et Thierry Jahn - Décors et Création lumière : Paco Galan - Costumes : Jérôme Ragon et Marie-Françoise Jahn - Avec :
Anneliese Fromont,
Jacques Roehrich,
Catherine Hauseux,
Jérôme Ragon,
Gilles-Vincent kapps,
Thierry jahn.
« Je ne dis pas que mes personnages pensent distinctement ce que je leur fais penser, mais tout cela est dans leur tête et je ne fais que débrouiller le chaos de leurs idées » Marivaux
Avec le soutien du Conseil Régional de Picardie, du Conseil Général de l'Aisne, et de l'Adami
Ce spectacle a bénéficié de l'aide de l'Arcal, de la Compagnie Nimbus, de la Compagnie Babylone, des municipalités de Rozoy sur Serre, Montreuil sous bois, Hirson, Brouchy, La Fère, et de la Communauté de communes des Portes de Thiérache.
Un prince parcourt le monde incognito pour apprendre à gouverner. Après une déception amoureuse, il s’engage comme mercenaire dans l’armée du royaume et remporte une victoire décisive. Il devient le favori de la princesse qui lui offre son c½ur et la tête du gouvernement. Furieux, un vieux ministre cherche à perdre l’aventurier en corrompant son valet Arlequin et en découvrant la vérité à la princesse : l’homme est amoureux de sa confidente qu’il a autrefois sauvée d’une attaque de brigands.
Le Prince travesti est la seule pièce de Marivaux à être construite sur le schéma dramaturgique d'une tragédie. Aux intrigues de l'amour, aux affrontements entre maîtres et valets, se mêlent ici, les enjeux du politique. le même dilemme que dans Bajazet de Racine lie les principaux personnages, des princes et des princesses, des gouvernants, et semble les entraîner à leur perte. Il s'agit pourtant d'une comédie, et c'est certainement pour mieux illustrer l'effondrement de ce monde héroïque face aux idées neuves de son temps, que Marivaux choisit un tel contexte pour sa pièce. Ici le comique naît, entre autres, de cette friction entre l'ordre établi et la revendication d'une nouvelle donne sociale. Une société nouvelle pas forcément meilleure, où l'argent règne en maître, mais dans laquelle les pouvoirs sont contestés. Car Arlequin et Lisette font d'avantage avancer l'action du Prince travesti que leurs maîtres.
Mettre en scène une pièce de Marivaux, c'est donner vie à des personnages, presque des archétypes, qu'il manipule de manière récurrente au fil des ses comédies. Des personnages qui décident inévitablement de masquer leur identité pendant une partie de l'action afin d'approcher l'objet de leurs v½ux, qui divulguent des mensonges et dispersent malgré eux la vérité dans une anarchie ravageuse. Cette mécanique de la comédie repose sur le faux-semblant. Les protagonistes présentent au monde un certain visage alors qu'il en va très différemment dans leur for intérieur. C'est de cette dualité, du déséquilibre constant où les personnages sont placés, au bord de la chute, à la limite du démasquage, que, spectateurs ou interprètes, nous tirons le plus de plaisir. Jouer Marivaux, c'est également faire résonner un langage étincelant, dont les personnages se servent comme d'une arme, et dont le succès auprès du public ne se dément pas.
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